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Accueil Patrimoine bâti Le temple

Le temple

Un pays marqué par les religions

Les premiers protestants

Les idées nouvelles, apportées par les colporteurs, les commerçants lors des foires, …, apparaissent après les années 1530. Bilingues, les négociants peuvent alors, le cas échéant, servir d’intermédiaire entre le texte de la Bible écrit en français et l’Occitan, seule langue très probablement parlée par les artisans et paysans. Le rôle des praticiens en droit (notaire, bailli, juge seigneurial,….), également bilingues et très présents à l’époque où toute action sociale est consignée par écrit, n’est sans doute pas à négliger. Enfin les familles nobles, converties, entraînent souvent leurs sujets dans la nouvelle religion. Toutefois, le nombre de personnes et de lieux touchés par la Réforme ne se multipliera véritablement qu’à partir des années 1550. En 1571, près de 80% des Cévenols sont protestants. De 1562 à 1598 ont lieu les guerres de religion, où attaques protestantes et catholiques se succèdent. Les prieurés de Gourdouze et de Castagnols sont détruits. Enfin, en 1598, l’Édit de Nantes offre aux protestants des garanties politiques, juridiques et religieuses.

En 1629, la Paix d’Alais est signée, mettant fin aux garanties politiques accordées. Le clergé tente de rétablir la religion catholique dans les régions acquises au protestantisme, reconquête à laquelle s’opposent les protestants en brisant le mobilier des églises, les croix, tabernacles, etc. ou en injuriant les prêtres et les nouveaux catholiques. À la dérision s’ajoute également parfois la violence. Puis Louis XIV prend plusieurs mesures contre les protestants, sous des prétextes divers, telle la fermeture ou la destruction de temples, les vexations ou encore les « dragonnades », c’est-à-dire l’obligation pour une famille protestante de loger et nourrir les dragons, soldats du roi, qui se conduisent de façon odieuse. Cela entraînera des conversions massives ou la fuite dans la montagne de ceux qui ne souhaitent pas abjurer.

De la Révocation à la Révolution

En 1685, l’Édit de Fontainebleau révoque l’Édit de Nantes. Certains protestants émigrent alors, 5% d’entre eux s’exileront en Allemagne, Irlande, Angleterre ou Pays Bas, d’autres choisissent la résistance passive, se convertissant et adoptant, du moins en apparence, le culte catholique tout en conservant le culte réformé, notamment en lisant la bible le soir chez eux. Le « Rôle des parents qui ont laissé manquer leurs enfants au catéchisme et à l’école pendant le mois de mars 1702 », établi par le vicaire et maître d’école de l’époque, nous indique également une autre forme de résistance. 45 personnes y sont inscrites.

Durant cette période, les protestants, ne pouvant plus être ensevelis en terre chrétienne, sont enterrés sur leurs propriétés isolément. On peut encore voir aujourd’hui ces petits cimetières familiaux. Parallèlement, entre 1685 et 1789, le culte s’exerce « au désert » lors d’assemblées clandestines réunissant les protestants autour des prédicants. Les curés de l’époque sont alors plus ou moins empressés de débusquer ces « infidèles ». Certains les tolèrent tandis que d’autres ne cessent de les traquer. Les personnes arrêtées finissent généralement condamnées aux galères pour les hommes et emprisonnées à la tour de Constance ou au fort d’Alès pour les femmes. C’est dans ce contexte très tendu qu’éclate la guerre des camisards.


Les origines du mot « Camisard » : Extrait du cahier thématique Cévennes n° 29/30 du PNC.

– d’après Jean Cavalier « c’est parce qu’ils changeaient leurs chemises sales contre des blanches lorsqu’ils en trouvaient qu’on donna aux mécontents le nom de camisards »

– d’après Abraham Mazel « ce fut après la mort de Poul (un capitaine) qu’on commença à nous appeler camisard – je ne sais si c’est parce que nous donnions souvent la camisarde (attaque de nuit par surprise) ou si parce que d’ordinaire nous nous battions en chemise ou camisole »

– d’autres prétendent que les camisards étaient nommés ainsi parce que leurs troupes courraient les chemins (cami = chemin)

– toutefois la version la plus retrouvée est celle de l’origine languedocienne de camiso, rappelant la chemise que les montagnards portaient au dessus de leurs vêtements la nuit pour se reconnaître.


En juillet 1702, l’abbé du Chayla, qui avait emprisonné des protestants au Pont de Montvert (à 20 km de Vialas), est assassiné. Cela marque le début de l’insurrection. Pierre Nouvel, de Nojaret, ayant participé au massacre du château de la Devèze est rompu vif et brûlé devant le château en 1702. Tout comme Jacques Petit, il est soupçonné d’avoir participé au meurtre de l’abbé du Chayla. Les révoltés et les troupes du roi combattront ainsi violemment pendant deux ans. Le 15 janvier 1704, Pierre Gervais, Sieur de Largentière, et son gendre Jean Bancilhon, de Nojaret, sont morts pour avoir abrité des rebelles. Deux autres individus de Vialas sont condamnés en mars 1703, Guillaume Bruc, aux galères, et Jean Pascal, à être étranglé et son corps exposé, pour avoir aidé les camisards à brûler des maisons de Vialas. Afin de vaincre les rebelles plus rapidement, les autorités permettent, en 1703, le « brûlement des Cévennes » : la population est rassemblée dans quelques villages, les autres fermes, hameaux et bourgs étant rasés voire brûlés. Ainsi, au mois de mars, un certain brigadier Julien est chargé de raser Nojaret et autres hameaux de Vialas. Avec la troupe de Nicolas Jouanny (tuilier à Génolhac), dirigeant la section du Mont Lozère, plusieurs partisans de la région organisent des expéditions et participent à des massacres. Puis le maréchal Villars met un terme aux affrontements, en remportant des batailles décisives. Il propose ensuite la liberté aux camisards qui se soumettent, le culte public restant interdit. Néanmoins, la plupart d’entre eux se rendent en 1704 tandis que Nicolas Jouanny est arrêté et emprisonné. Il s’évade mais sera repris et tué.

Le temple - Vialas

Puis c’est le « deuxième désert », pendant lequel des pasteurs, tels Pierre Corteiz de Nojaret, ou Antoine Court souhaitent restaurer le protestantisme, en réorganisant une église sans prophète ni « illuminé », en formant les prédicants, etc. Officiellement, seuls sont reconnus et consignés les sacrements catholiques : le baptême, le mariage, l’extrême onction. Aussi, de nombreux protestants ne sont plus recensés. Ces restaurateurs de l’église réformée encouragent alors les pasteurs à tenir leurs propres registres d’état civil clandestins. À Vialas, on a ainsi retrouvé dans les archives de la commune huit registres tenus par les curés de la Révocation à 1792 et sept registres tenus par les pasteurs de 1727 à la Révolution.

Dès les années 1770, la tolérance s’installe peu à peu et l’Édit de Tolérance est signé en 1787. Les protestants sont alors libres d’exercer un métier, ils peuvent se marier et faire enregistrer légalement leurs naissances mais le préambule affirme encore que « seule la religion et le culte catholiques sont autorisés dans le royaume de France » et il faudra attendre 1789 pour qu’ils obtiennent une pleine liberté de conscience.


Quelques protestants célèbres 

Extrait du Dictionnaire des Camisards de Pierre Rolland et de Lozériens connus ou à connaître de Félix Buffrière

Plaque commémorative de Pierre Corteiz © Melle Collet (2005)

Pierre Corteiz (1682-1767)

Né à Nojaret, il est élevé dans le protestantisme par sa mère. Prédicant dès 1699, il fait partie de la troupe de Nicolas Jouanny et se rend à M. du Villars à Génolhac en octobre 1704. Il participe en 1715 au synode de Montèzes sur la réorganisation de l’église réformée. Vers 1717, il reçoit l’imposition des mains à Zurich et devient pasteur du désert jusqu’en 1733. À son retour, il consacre Antoine Court. Il souhaite, avec lui, restaurer l’église protestante en Languedoc. Il se retirera ensuite à Zurich.

Plaque commémorative de François Rochette © Melle Collet (2005)

François Rochette (1736-1762)

Né à La Planche, il étudie au séminaire de Lausanne et sera prédicant pendant 20 ans. Secrétaire de deux synodes, il est arrêté et condamné à mort à Toulouse. Il sera le dernier pasteur du désert supplicié pour sa foi.


le temple

Dès le 24 janvier 1612, le seigneur Jacques de La Fare, successeur des Montclar, donne la permission aux habitants de la religion prétendue réformée de la paroisse de Castagnols de bâtir un temple à Vialas. Ce droit est confirmé en 1669 par son fils, Antoine de La Fare mais une condition apparaît toutefois. Les habitants doivent dorénavant payer des droits pour le terrain, à savoir la somme de 250 livres tournois, ainsi qu’un versement annuel de 6 livres. L’emplacement cédé est idéal. Éloigné de l’église (aujourd’hui disparue) de Castagnols, alors chef-lieu de la paroisse, il se situe en un point central du territoire de la paroisse. De plus, le compoix de 1640 indique que le versant sur lequel se situe Vialas est alors trois fois plus peuplé que celui portant Castagnols. La construction de l’édifice commence en 1613.

En 1686, après la révocation de l’Édit de Nantes, l’évêque d’Uzès affecte le temple au culte catholique, déplaçant ainsi le chef lieu de la paroisse à Vialas. Cela permet de conserver l’édifice en état. Plusieurs travaux, de réparations notamment, sont effectués à cette période mais contrairement aux préjugés, le chevet semi-circulaire, qui rappelle l’architecture d’une église romane, est d’origine. En effet, à l’inverse de la sacristie et du clocher, on ne distingue pas de différence entre l’abside et le reste du bâtiment. De plus, les archives ne mentionnent aucune construction de cette importance.

En 1804, en vertu des règles établies entre l’Église et l’État par le Concordat de Napoléon Bonaparte, le temple redevient protestant mais le cimetière reste catholique. Au XIXe siècle, suite à l’exploitation des mines de plomb argentifère, la population augmente et Vialas compte jusqu’à 2500 habitants, dont près de 90% sont protestants. Pour les accueillir, des tribunes intérieures en bois sont installées en 1845. Elles sont retirées en 1959. Certains souhaitent agrandir l’édifice, d’autres construire un nouveau temple, mais en raison de la guerre de 1870, ces projets n’aboutiront pas. La sacristie est accolée au temple en 1840, le clocher ajouté en 1859. Cinq vitraux de Robert Pillods sont posés entre 1960 et 1967 et l’orgue est construit entre 1974 et 1978 sous la direction de Jean Verney.

A l’intérieur un mobilier assez ancien est conservé, la chaire à précher date en effet de 1817 et les bancs les plus vieux de 1878. La chaire placée à l’entrée de l’abside est quant à elle plus récente. Le sol recouvert de larges dalles respecte l’harmonie des matériaux

Historique

Construit en 1612, il fut confisqué en 1682 par l’évêque d’Uzès pour devenir église catholique. C’est ainsi que l’édifice fut sauvé. Les catholiques lui ajoutèrent l’abside, indispensable pour abriter l’autel dans le choeur, ce qui donne à cet édifice une remarquable acoustique. Mais, par décret du 30 août 1804, Napoléon l’affecta au culte protestant. C’est ainsi qu’il redevint temple protestant. L’orgue est, quant à lui, récent puisqu’il fut inauguré en 1978.

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